Cramés !

Résister
Frédéric Duthil : Les gens ne se rendent pas compte à quel point on se crame et nous, on découvre à quel point le corps peut prendre cher et résister, c'est dingue. J'ai dû dormir 20 minutes sur cette étape. Ce n'est pas une fatigue physique violente, comme un gros effort qui durerait quelques heures. C'est là, tu commences à avoir mal aux mains, c'est lancinant, ça dure et ça s'intensifie ».


Hallu
Anthony Marchand : « Je n'en pouvais plus, je m'endormais à la barre. Et les nuits ! Elle sont longues les nuits en ce moment. Tu ne comptes plus les heures à la barre, tu penses que le jour va se lever et tu constates qu'il n'est que minuit.  J'ai eu une petite hallucination la deuxième nuit. J'ai vu le visage de quelqu'un qui sortait de la descente. J'en ai crié de peur. J'ai mis 10 secondes avant de réaliser que c'était mon short que j'avais mis à sécher. »

Lâcher la barre
Tous : « Je n'avais qu'une hâte, qu'on puisse passer sous génois pour aller dormir. Tu es sous spi, à la barre, la nuit tombe et là tu te dis merde, encore 120 milles à faire comme ça ».

Rien mangé
Fabien Delahaye : « Je n'ai rien mangé, aucun plat chaud. J'avais deux sandwichs, des gâteaux. A lors j'ai mangé des gâteaux pendant 2 jours.  En général, je n'arrive jamais à manger sur les courses, je suis trop concentré ».

Jamais stable
Paul Meilhat : « Ce qui est hyper fatigant, c'est le rythme. On a peut-être eu deux heures de vent stable. Sur deux jours et demi, ça ne fait pas lourd. C'est le seul moment où on s'est accordé une ou deux siestes de plus de 10 minutes. Sur La Generali Solo, je n'ai jamais fait autant de siestes de 5 minutes. On ne peut jamais faire plus, le vent tourne tout le temps. L'intensité de la concentration est fatigante. Et puis dans cette étape, la mer était agitée, on ne tenait pas debout dans le bateau».

Aïe, les mains
Claire Pruvot : « Oui, j'en bave. Quand on est des heures à la barre, on est vite en tension musculaire.  Et je trouve que c'est un bateau qui fait très mal aux mains. Quand tu tires sur un bout, tu cries presque tellement ça fait mal. Avec l'humidité, le sel, tu as les doigts qui gonflent, la peau qui devient sensible. Quand on termine les étapes, on ne peut plus serrer de mains. Quand il faut tirer sur ce petit bout de 6mm de réglage de grand-voile, c'est l'enfer. Alors j'ai un truc : une petit poignée escamotable que je peux fixer sur le bout pour pouvoir tirer dessus. Je l'utilise quand je commence à ne plus avoir de mains ».